La tourbière de VRED, zone humide continentale d’une superficie de 41 hectares s’inscrit dans le système alluvial de la basse Scarpe (près de 40 000 ha). Elle repose sur des alluvions tourbeuses dans lesquelles l’eau circule très difficilement en raison de l’absence quasi-totale de pente : situé entre 16 et 17.5 mètres, le site tend à décrire une cuvette par rapport à son environnement immédiat.
Géologiquement, la réserve se caractérise par une accumulation hétérogène de sables et d’argiles tertiaires reposant sur des couches crayeuses.
La variété des milieux (bois, étangs, roselières, sphagnales) et les nombreuses unités de végétation (33 au total) accueillent une diversité de vie étonnante (flore, invertébrés, vertébrés et fonge).
A ce jour, ce patrimoine est riche, au moins 267 espèces végétales (17 protégées), plus de 170 espèces de champignons (dont 15 uniques pour la région), 98 espèces d’arachnides et opilions, 16 espèces d’odonates, 6 espèces d’amphibiens (dont Rana arvalis), 98 espèces d’oiseaux (près de 60 nicheurs)…
La formation millénaire des tourbières alcalines de la plaine de la Scarpe et de l’Escaut est liée à la présence quasi permanente de l’eau. Cette saturation ralentit la décomposition des débris végétaux qui s’accumulent en grande quantité.
Dès le XIIe et jusqu’au XVIIIe siècle, par manque de bois, les tourbières furent exploitées pour fournir un combustible de chauffage.
La tourbe pouvait atteindre une épaisseur de huit mètres puis, après séchage au soleil, pouvait être brûlée dans la cheminée.
Dès l’exploitation du charbon (autre combustible) les exploitations à tourbe ont cessé. Plus riches que les prairies humides, les tourbières concentrent une multitude d’espèces animales et végétales rares et exceptionnelles : la grande douve, la grenouille des champs, la leucorrhine, la Rubiconde (libellule).